Casamance

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Passées nos émotions de la frontière, nous nous émerveillons vite du paysage : une fois rentrés en Casamance et après le passage du fleuve Gambie, le paysage change, tout est plus vert, plus humide. On se réveille d’ailleurs avec un brouillard à couper au couteau, et une température de déjà 25°.

Plus accueillant aussi, on s’en rend vite compte à nos premiers arrêts à Niafarang et Abéné. On y découvre également les fromagers, des arbres immenses pouvant atteindre 60 m de haut. Celui d’Abéné est sacré et des cérémonies traditionnelles s’y déroulent encore régulièrement. Ici, l’ethnie principale est l’ethnie Diola, alors qu’au nord l’ethnie majoritaire sont les wolofs.

 

Au village de Kafountine nous assistons à un retour de pêche de quelques pirogues. Les hommes accourent en file indienne avec des caisses à poissons sur la tête pour les ramener ensuite sur le rivage. Il y a également de grands étals de poisson en train de sécher. Une bonne couche de sel, une semaine au soleil et c’est tout ! Le poisson est soit vendu frais, soit séché, soit fumé, mais les fumoirs n’étaient pas en fonctionnement lors de notre passage. Les femmes récoltent des coquillages sur la plage à l’aide de seaux percés pour évacuer le sable. La plupart des travailleurs sont gambiens ici.

Les étals de poissons séchés
Bob, notre guide du jour

 

De retour à Abéné nous dégustons quelques spécialités nationales : le tiep bou dien, un plat composé de riz sauté, poisson et quelques légumes, accompagné d’un jus de bouye, le fruit du baobab.

 

Nous prenons ensuite la route pour Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance. On tente un truc par des chemins de traverse, on doit s’y reprendre à plusieurs fois et faire quelques demi-tours avant de trouver la bonne piste sur les indications des locaux, nous y arrivons sans encombre.

 

Nous passons au consulat de Guinée-Bissau pour y faire notre visa, ce qui n’est qu’une formalité en 15 minutes top chrono, ce qui nous laisse le temps de chercher un endroit pour faire une lessive. Nous trouvons un pressing, qui lave tout à l’unité mais pas les sous-vêtements… Peu pratique. Après avoir difficilement expliqué nos besoin, on nous dirige vers… un centre de lavage auto (!), qui nous redirigera finalement vers… le même pressing du début. Bon on abandonne là et on choisit de rejoindre camping au village voisin de Niaguis, et c’est tout de suite plus simple. Pierre et Virginie, couple franco-sénégalais, accueillent des voyageurs sur leur terrain et nous y rencontrons Sofia et Timothée, un couple de jeune voyageurs qui passent quelques mois en Afrique de l’ouest. Pierre nous fait faire le tour du village le soir venu, et surtout quand la température est un peu plus supportable.

 

Le lendemain c’est une journée farniente, après une séance de footing on profite du lieu, on décide d’y rester une seconde nuit, et en fin de journée, nous visitons une ferme qui produit en bio fruits, légumes, volailles et même poissons !

 

Nous quittons le camping pour aller visiter le village natal de Virginie. Nous y rencontrons une partie de sa famille et quelques habitants, et nous les quittons dans l’après-midi puisque nous souhaitons rejoindre le village de Bandial un peu plus au nord pour y passer la nuit. C’est chose faite, toujours en compagnie de Sofia et Timothée, et nous arrivons à Bandial. On ne peut pas continuer plus loin, la route s’arrête là, au bord du fleuve Casamance. Pour passer la nuit sur place nous devons demander la permission au chef du village mais nous devons attendre son retour un peu plus tard dans la soirée. Une petite visite du village s’impose alors et nous sommes vite accompagnés de plusieurs enfants qui nous suivent lors de notre promenade.

" Tu fais quoi ? - La cuisine - Normalement c'est les femmes qui font ça"
Et bon anniversaire Leslie !

Nous trouvons ensuite le chef, qui nous autorise à passer la nuit sur place mais en nous demandant de bouger un peu, nous sommes trop proches du bois sacré, un bois où se déroule des cérémonies d’initiation pour les hommes, et personne à part les initiés ne sait vraiment ce qu’il s’y passe. C’est un lieu interdit aux femmes.

 

La petite troupe s’envole ensuite vers l’ouest de la Casamance pour profiter un peu de la plage ! Mais d’abord petit arrêt à la fabrique de noix de cajou de Singalène. Paterne, le maître des lieux nous fait la visite en nous expliquant les différentes étapes de la production de ces délicieuses arachides : la récolte des pommes d’acajou auxquelles sont attachées les coques (les pommes peuvent se manger ou sont utiliser pour faire du jus), la séparation des coques et des pommes, une cuisson vapeur qui permettra de séparer plus facilement la coque de la noix, le séchage au soleil pendant 11h, l’ouverture des coques, la torréfaction pendant 6h dans un four à double paroi à 70°, et le conditionnement. Quand on voit le processus complet on comprend mieux le prix élevé du produit fini. La visite s’avère passionnante et se termine bien sur par une petite dégustation.

 

On s’installe ensuite tous les quatre sur la plage à proximité de Cap Skirring, et nous quittons nos amis le lendemain pour aller explorer la plage plus au nord. Plus on monte, moins il y a de monde, on roule pendant une quinzaine de kilomètre sur la plage sans aucune difficulté mais uniquement à marée basse, il faut bien choisir ses horaires.

 

Après cette pause balnéaire, direction vers l’intérieur des terres : arrêt au village de la pointe Saint-Georges, et nous tombons un peu par hasard sur une petite fête où les femmes se sont réunies pour danser, avec pour seule musique leur voix et un bidon faisant office de tam-tam. Une sacrée ambiance !

 

Nous apprenons un peu plus tard auprès de Bayo, un habitant du village, que cette fête est la célébration d’un décès survenu quelques jours plus tôt. Bayo nous explique que la personne décédée était très âgée, et que son décès est célébré de la sorte parce que tout le monde espère avoir une vie aussi longue que la sienne. Dans le cas d’un décès d’une personne plus jeune il n’y a pas ce genre de danses.

 

Puis un autre arrêt au village de Mlomp, dont la place est entourée de trois gros fromagers, et pour la visite du petit musée de la culture Diola. Laurent nous montre plusieurs objets dont certains toujours utilisés aujourd’hui, et nous sommes accompagnés de quelques écolières pour la visite.

Le matériel de pêche (et Jérôme)

 

Le musée est situé dans une jolie case à impluvium : ces cases servaient de protection aux familles lors d’éventuelles attaques tribales, et la conception spécifique du toit permettait de récupérer l’eau de pluie à l’intérieur de la case.

 

 

Le village contient également des cases à étages, une rareté au Sénégal visible uniquement en Casamance. L’idée a été apportée d’Europe par un tirailleur sénégalais.

 

Nous passons deux nuits supplémentaires à Kabrousse, dont une en camping où s’organise une activité pêche. Bon spoiler alerte on est tous revenu (quasiment) broucouille, heureusement qu’il y avait des restes de la pêche précédente dans le congélo !

Oh un poisson volant

Et cette fois c’est la bonne, le lendemain nous quittons réellement le Sénégal, après trois jours à se dire « demain on passe la frontière ». Un dernier passage chez Auchan et nous partons en direction de la Guinée-Bissau.

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