De Lüderitz à Caprivi

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Une fois la côte quittée, c’est le désert du Namib qu’il nous faut traverser pour continuer notre épopée. La tôle ondulée est bien présente, et les fixations de notre protection de réservoir de gasoil rendent l’âme ! Il nous faut donc la démonter et attendre la prochaine ville pour pouvoir la réparer.

Une soudure s'impose

Nous faisons un court arrêt au canyon Kuiseb, et après le tropique du Cancer au Sahara occidental et l’équateur au Congo, nous passons le tropique du Capricorne.

 

Au milieu de ce désert, pas grand-chose, et le tout petit hameau de Solitaire est le bienvenu pour une pause boisson fraîche. Le lieu est d’ailleurs assez atypique, avec ses épaves de vieilles voitures à l’entrée.

Mais pourquoi s’entêter à traverser tout ce désert ? Eh bien, pour rejoindre le site de Sossusvlei et ses immenses dunes, les plus hautes du monde, paraît-il. Les portes du parc ouvrent à 7h15, mais il faut près d’une heure de route pour rejoindre les dunes et profiter du peu de lever de soleil qu’il reste. Nous attaquons directement la montée de la plus haute dune, « Big Daddy Dune », culminant à 300 m de haut. La chaleur de la journée n’est pas encore là, et tant mieux : la montée est raide, et il nous faudra 50 minutes pour atteindre le sommet !

Mais la récompense est en haut : la vue est impressionnante.

 

 

 

 

La deuxième récompense, c’est bien sûr la descente. Il ne faut que quelques minutes et de grandes enjambées pour arriver tout en bas, par une pente encore plus raide que celle de la montée.

Une fois en bas, nous arrivons directement dans le « Dead Vlei », cette étendue blanche autrefois alimentée par une rivière. Mais il y a environ 900 ans, l’eau a cessé de s’écouler à cet endroit, et les arbres présents sont tous morts. Il y fait tellement sec que ces arbres n’ont même pas eu le temps de se décomposer, ce qui donne ce décor surréaliste d’arbres morts sur un ancien plan d’eau salé, avec les immenses dunes en arrière-plan.

La chaleur commence à monter, et nous reprenons la route en sens inverse, en direction de la sortie du parc, non sans quelques arrêts photo devant d’autres immenses dunes.

Puis la route continue vers le sud, toujours à travers les immensités désertiques de la Namibie.

Heureusement, quelques oryx viennent animer cette longue route !

Et nous passons une nuit à proximité de la petite ville d’Aus, où nous profitons d’un joli coucher de soleil sur les formations rocheuses avoisinantes.

Nous arrivons le lendemain à la petite ville côtière de Lüderitz. La ville est assez jolie, avec de nombreux bâtiments coloniaux colorés et en bon état.

C’est surtout la capitale des fruits de mer dans ce pays, une bonne raison de s’attabler dans un restaurant en bord de mer !

La ville est également connue pour deux autres choses : le vent — même s’il n’est pas très fort aujourd’hui, il est très froid — et les pingouins, une petite colonie vivant sur une île non loin de là. Direction donc la péninsule de Lüderitz et son décor breton pour essayer de les trouver.

Et nous les trouvons, mais ils sont un peu loin pour pouvoir les photographier. Il faudra se contenter d’une observation à la jumelle.

L’autre attraction touristique de Lüderitz, c’est la ville fantôme de Kolmanskuppe. Fondée au début des années 1900 par un géologue allemand, ce fut, selon notre guide, la ville la plus riche du monde pendant quelques années, du fait de l’abondance de diamants, pour la plupart à même le sol ! Mais la ville ne resta en activité qu’une quarantaine d’années : les diamants se sont vite raréfiés, non sans auparavant avoir rendu quelques hommes très riches. Aujourd’hui, l’activité diamantaire se situe un peu plus loin, et l’entrée de la zone est interdite. Mais la visite de cette ville fantôme reste autorisée. Nous visitons l’endroit sous un vent très fort et avec une grisaille qui deviendra bien vite pluie, ce qui rend l’atmosphère particulièrement lugubre !

Retour à Lüderitz pour une petite balade une fois le soleil revenu. Et soirée en compagnie de Jade, Idriss et sa sœur, qui sont dans le coin.

 

 

Après cet intermède citadin de trois jours — une rareté pour nous — nous reprenons la route, vent de face, consommation au max, direction le Fish River Canyon. C’est le deuxième site touristique le plus visité de Namibie après Sossusvlei, notamment pour la fameuse randonnée de cinq jours dans le canyon, le long de la rivière. Mais il fait froid, très froid (6° la nuit !) et le vent est encore et toujours glacial.

L'Afrique, ça caille !

Nous nous contenterons donc de quelques vues depuis le haut du canyon. C’est le plus grand d’Afrique (160 km de long) et le troisième plus grand au monde, et en effet, le panorama est impressionnant.

Pour faire une pause de ce vent qui rend fou, nous nous arrêtons quelques heures dans une roadhouse très sympa à la décoration très américaine.

Nous ne sommes qu’à une centaine de kilomètres de l’Afrique du Sud ! Il se trouve que notre prochaine étape n’est pas ce pays mais le Botswana, et d’abord la bande de Caprivi, qui se situe… à l’opposé, soit au nord-est du pays, à plus de 1 500 km de là ! Autant dire qu’un paquet de bornes nous attend. Nous devons passer par Windhoek, ville réputée peu sûre (surtout la nuit) et sans réel intérêt touristique. Peu de réelles possibilités de camping sauvage, d’autant plus que la majorité des terres aux alentours des routes sont privées et clôturées. La Namibie est le pays où nous utilisons le plus les campings formels, plus par obligation que par choix. L’avantage, c’est qu’il y en a partout, et qu’ils sont souvent bien équipés et dans un cadre plutôt sympa. Mais c’est aussi une dépense en plus, à laquelle nous ne sommes pas habitués !

Histoire de rallonger encore un peu la route, nous faisons un détour via la petite ville d’Omaruru. Nous fêtons nos sept années de mariage un peu en avance à l’Omaruru Game Lodge, une réserve privée de 3 400 hectares. Le cadre est superbe, notre chambre donne directement sur le point d’eau, tout comme la terrasse du restaurant.

Lors de notre arrivée, le point d’eau est entouré de girafes, paons et élands, les plus grosses antilopes du continent pouvant atteindre 900 kilos.

Et en fin d’après-midi, ce sont les rhinocéros blancs qui font leur apparition. Nous qui regrettions un peu de les avoir aperçus d’un peu trop loin à Etosha, nous allons être servis ! Ils sont habitués à l’homme et viennent se promener juste devant la rambarde du restaurant. On peut même les toucher, et le contact de leur peau, épaisse et rugueuse, est surprenant !

À 18 h, c’est l’heure du repas pour Thomas, le guépard de la réserve. Il a été capturé puis transféré ici, son repas préféré avant capture étant les chèvres des fermiers voisins.

Puis nous retournons sur la terrasse pour observer les herbivores de tout près. Et une fois la nuit tombée, on s’aperçoit que trois des rhinocéros se sont endormis juste derrière la rambarde. C’est impressionnant de voir un animal pouvant dépasser les deux tonnes aussi paisible !

Après une bonne nuit dans un vrai lit — chose qui ne nous était pas arrivée depuis le Bénin — nous nous inscrivons au game drive (comprendre un safari) du matin. Une balade en 4×4 de 2 à 3 h dans le parc, pour observer les animaux qui ne se rendent pas forcément au point d’eau, et particulièrement les éléphants de la réserve, qui sont dans un autre enclos (immense !) un peu plus loin. Ils sont au nombre de cinq et sont aussi habitués à la présence humaine. Quand ils entendent les véhicules, ils s’en rapprochent facilement, puisqu’un ballot de foin frais est chargé à l’arrière.

Eux aussi sont très proches : la trompe de l’un d’entre eux se promène même dans la voiture, à la recherche d’un peu de nourriture ! Une rencontre au plus près, et encore une fois très impressionnante, de ces immenses animaux !

Le guide nous en apprend un peu plus sur eux : ils sont dans un enclos certes, mais ils peuvent en sortir facilement. Une simple clôture n’arrête pas un éléphant de 5 à 6 tonnes. Mais ils reviennent toujours ici, ils connaissent parfaitement les points d’eau et les sources de nourriture. Leur peau est particulièrement épaisse — 2,5 cm d’épaisseur — et leur trompe extrêmement sensible, puisqu’elle leur sert à tout : sentir, toucher, attraper la nourriture ou l’eau…

Arrêt suivant devant le bassin des hippopotames, au nombre de trois. Ils passent la grande partie de la journée dans l’eau, leur peau étant très sensible au soleil. Mais coup de chance : l’un d’entre eux décide de sortir quelques minutes. Un vrai tonneau sur pattes !

Et retour du côté des rhinos…

Ce court séjour plein de confort, et si voir les animaux dans une réserve privée, où ils sont très habitués au contact humain, n’a pas la même saveur que de les découvrir en milieu plus sauvage, ce fut l’occasion de les observer de très, très près, pour notre plus grand plaisir. Mais ne perdons pas de vue notre objectif, direction plein nord. La route est peu intéressante, mais heureusement bitumée tout le long, et la nuit la température descend jusque 3 degrés ! Nous nous installons à proximité de la ville de Rundu, au bord de la rivière Okovango.

Le lieu est calme, et paradisiaque, on aurait presque envie de faire trempette dans la rivière. Mieux vaut ne pas s’y risquer, quelques hippopotames s’y promènent, nous les entendrons d’ailleurs une bonne partie de la nuit.

Après ces longues journées de route nous décidons de passer une journée à ne rien faire du tout, et en fin d’après-midi Jade, Idriss et Rafne, se joignent à nous pour cette activité hautement productive.

Nous sommes juste à côté du petit parc de Mahango, et nous en profitons pour y faire un « game drive », l’une de nos activités favorites ici. Le butin photo n’est pas mal : zèbres, girafes, kudus, phacochères, impalas, babouins, mais aussi les plus rares crocodiles et hippopotames, sans oublier trois éléphants pour clore la visite.

Le Caprivi tient donc ses promesses en matière de vie sauvage. Il faut dire que cette bande de terre, longue de 450 km et large de seulement 30, est idéalement située : Angola et Zambie au nord, Botswana au sud, et traversée par de nombreux cours d’eau comme l’Okavango, le Zambèze ou le Chobé, ce qui explique une faune particulièrement abondante.

Après le parc de Mahango, cap sur celui de Mudumu, 200 km plus à l’est. Nous espérons y apercevoir des lions, d’autant plus qu’il est permis d’y camper à l’intérieur.

Pas de lion, malheureusement, mais une nouvelle fois une faune variée, avec notamment de nombreux hippopotames. Ils ont l’air paisibles, mais il ne faut pas s’y fier : ils sont très agressifs et comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique.

Nous croiserons également la route d’un grand contingent de babouins, des impalas fidèles au rendez-vous, quelques éléphants, et un groupe de cigognes pour terminer la journée.

Le lendemain, nous visitons un autre parc, non loin de là : Nkasa Rupara, toujours avec l’espoir d’apercevoir des lions. Ce parc, plus isolé, abrite de nombreux phacochères, impalas et quelques hippopotames au bord de la rivière, mais pas de gros félins à l’horizon.

Nous retournons alors au parc de Mudumu, où les chances de voir un lion semblent plus élevées. Nous parcourons le parc en fin d’après-midi, jusqu’au coucher du soleil, et croisons un éléphant en pleine traversée de rivière.

Nous passons une seconde nuit dans le parc, face aux hippos, sous les babouins qui ont élu domicile dans les arbres juste au-dessus de notre voiture !

 

 

 

 

Un dernier réveil aux aurores pour maximiser encore une fois nos chances, mais toujours pas de lion… Nous avons sans doute manqué leur passage de peu !

Notre séjour en Namibie s’achève donc sur une légère déception, mais elle ne fera pas oublier les expériences vécues ici : des espaces immenses, une faune abondante, des milliers de kilomètres parcourus… C’est sans conteste le pays où nous avons le plus roulé.
Place maintenant au Botswana, et à sa vie sauvage encore plus foisonnante !

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