Le fleuve Zambèze et le South Luangwa

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Nous quittons le Zimbabwe, où il fait chaud, pour la Zambie, où il fait encore plus chaud. La température dépasse les 45 °C ; rester dehors est difficilement supportable. La climatisation tourne à fond dans la voiture, puis nous nous installons dans un camping avec une très jolie vue sur le fleuve Zambèze — et bien sûr une piscine. De l’autre côté du fleuve, côté Zimbabwe, nous apercevons des éléphants et des antilopes. Et sur le campement, de nombreux singes qui n’attendent qu’un moment inattention de notre part pour nous chiper un peu de nourriture.

 

La chaleur est telle qu’à peine sortis de l’eau, nous sommes déjà presque secs. Nous y passons donc la plus grande partie de nos journées. La nuit tombée, la température reste autour de 30 °C, et des hippopotames viennent brouter dans le camping.

Elles sont ou les bêbettes

 

 

Mais nous ne pouvons pas profiter plus longtemps de ces beaux paysages : nous remarquons une légère fuite de gasoil sous la voiture. Impossible de faire réparer ça ici ; nous filons donc vers Lusaka, la capitale. Nous y sommes accueillis par Baptiste et sa famille, croisés quelques mois plus tôt au parc d’Etosha, en Namibie. L’occasion de découvrir quelques nouveaux jeux de société !

 

Lusaka, située à environ 1 200 m d’altitude, bénéficie d’un climat bien plus supportable. Nous déposons la voiture au garage pour la réparation du réservoir et un peu d’entretien : changement de la courroie de distribution. Nous récupérons la voiture en fin de journée, trop tard pour reprendre la route ; nous quittons donc la ville le lendemain matin, après une deuxième nuit chez nos hôtes.

Notre objectif : le parc de South Luangwa, à dix heures de route de Lusaka, soit environ 700 km. En chemin, une petite interaction avec la police : nous sommes arrêtés pour dépassement dangereux, dans un virage et sur une ligne continue. Problème : la ligne continue est complètement effacée. Nous avons beau tenter de discuter, de demander la photo radar (qu’ils refusent systématiquement), rien à faire. On nous explique vaguement que, pour payer, il faut retourner 30 km en arrière, effectuer le paiement dans une banque, puis revenir avec la preuve… Mais rien n’est clair : quelle banque ? comment connaîtront-ils le montant à payer, qui ne figure même pas sur l’amende ? Aucune réponse. Il faudrait aller au poste de police ! Nous sommes censés avoir sept jours pour payer, mais ils veulent que ce soit fait dans la journée. Ça commence à devenir louche.

Après contact avec Baptiste, qui nous explique que la procédure de paiement peut prendre une journée entière (vive la bureaucratie africaine !), nous décidons de rebrousser chemin pour contourner le contrôle. Mais au moment de partir, le policier nous rappelle, nous fait un petit sermon, reprend l’amende… et nous laisse partir ! C’est à n’y rien comprendre. Nous soupçonnons qu’il nous a vus téléphoner et que cela l’a inquiété.

Il fallait bien qu’il se passe quelque chose dans cette monotone journée de route. Nous arrivons enfin le lendemain à Mfuwe, la ville qui sert de porte d’entrée au parc. Nous nous installons au bien nommé Wildlife Camp : vue sur la rivière Luangwa, éléphants qui se baignent dans le trou d’eau aménagé juste à côté, hippopotames et singes mignons mais encore une fois aux aguets pour un peu de nourriture.

 

Nous enchaînons avec deux journées de safari dans le parc : la première matinée avec un guide et son véhicule — un vrai avantage ici, le parc n’étant pas cartographié et nous n’ayant aucune idée d’où aller. Cela nous permet de repérer quelques zones intéressantes sur notre GPS pour y revenir l’après-midi. Il nous montre successivement une zone connue pour abriter un léopard, puis les rives de la rivière où de nombreux hippopotames, crocodiles et guêpiers carmins sont installés. Au milieu de tout cela, quelques pêcheurs. Le principal danger pour eux n’est pas les hippopotames, ils sont faciles à voir et à éviter ; mais bien les crocodiles qui une fois sous l’eau sont invisibles.

 

Un peu plus loin, nous tombons sur un groupe de lionnes en pleine sieste, puis sur des éléphants installés sous un manguier sauvage, attendant que les babouins fassent malencontreusement tomber quelques fruits.

 

En fin d’après-midi, nous revenons avec notre voiture, et le spectacle est un peu différent : le léopard est toujours dans son arbre, mais plus actif ; les lionnes ont terminé leur sieste et commencent à se déplacer pour boire et partir en chasse.

 

Au bord de la rivière, les crocodiles se rassemblent, les hippopotames sortent peu à peu, et les jeunes jouent entre eux.

 

Le lendemain, nous faisons l’inverse : matinée dans le parc avec notre voiture, mais nous sommes un peu moins chanceux que la veille. En fin de journée, nous repartons avec un guide : gros avantage, ils sont autorisés à rester jusqu’à 20 h. L’ambiance change totalement une fois la nuit tombée, et nous pouvons observer des animaux habituellement cachés le jour, comme ce petit genette. Et surtout, deux léopards coup sur coup, à la recherche de nourriture. L’un d’eux frôle même la voiture, sans sembler s’en soucier le moins du monde.

 

 

Ce séjour dans le parc du South Luangwa aura donc tenu toutes ses promesses ! Nous décidons de le prolonger un peu en passant une nuit supplémentaire en camping sauvage le long de la rivière, une quinzaine de kilomètres plus loin. Nos amis allemands y ont passé une nuit, et le lieu semble parfait. Mais la saison des pluies est arrivée : depuis deux nuits, de violents orages arrosent la région.

 

Les rejoindre n’est pas de tout repos ! Nous posons la voiture une première fois sur une boue ultra-collante qui remplit tous les crampons de nos pneus ; ils deviennent lisses et il est impossible de tourner pour éviter le bourbier : on s’arrête pile dedans ! Heureusement, elle ne s’est pas trop enfoncée, et quelques villageois viennent aussitôt nous aider. Leur présence est bienvenue, puisqu’avant même le premier coup de pelle, une habitante repère un scorpion dans l’ornière… Quinze minutes plus tard, nous voilà sortis.

Allez hop tout le monde au boulot

 

Mais un peu plus loin, en voulant contourner un autre bourbier, la roue arrière gauche s’enfonce subitement dans un trou ! Et comble de malchance, nous réalisons que les plaques de désensablement, simplement posées sur la galerie, se sont fait la malle sur le chemin… 45 minutes de marche aller-retour pour les récupérer ! Notre salut vient finalement d’un 4×4 qui passait par là pour rejoindre un lodge un peu plus loin. Ouf !

 

Après ces mésaventures, nous rejoignons enfin Jens et Regina.

 

Le programme initial était de remonter vers le nord en longeant la rivière, mais inutile de dire que ces épisodes nous ont quelque peu refroidis ! D’autant plus que la suite de la route est, paraît-il, encore pire. Nous changeons donc nos plans : retour par le même chemin, mais avec un peu plus d’expérience acquise récemment — et cette fois, ça passe tout seul. Enfin, pas pour tout le monde : nous devons tirer leur fourgon, qui, bien que 4×4, est parfois un peu lourd pour ce type de piste.

 

Nous quittons donc prématurément la Zambie pour le Malawi, un itinéraire qui s’annonce, espérons le, moins boueux.

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