C’est par une matinée ensoleillée (encore une !) que nous entrons dans le 5ème pays de notre périple africain : la Guinée. Encore un passage de frontières qui se passe comme sur des roulettes, aucun bakshish réclamé, et des officiers sympas. On assiste même à une partie de dame entre le douanier et le policier côté Guinée. Une fois ces formalités faites, on s’attaque à la première route, et là c’est une autre histoire…
Mais heureusement les bonjours et les sourires de la population locale nous aident à endurer les routes !
Après quelques heures de route nous arrivons dans le cœur de la région du Fouta-Djalon. Le Fouta-Djalon est l’une des 4 régions principales de Guinée, et également la plus touristique. Ça nous change un peu : si les journées sont toujours chaudes, les nuits sont très fraîches. Et surtout, il y a enfin du relief, chose qu’on n’avait pas vu de puis le Maroc. Nous quittons la route principale pour faire une boucle qui nous emmènera tout d’abord aux cascades de Taïti. Nous ne sommes pas en plein Pacifique mais bien en Guinée. Nous sommes accompagnés de plusieurs enfants qui nous montrent leur endroit de baignade préféré.
Direction ensuite vers le village de Djinkan, sur une piste qui nous permet d’atteindre péniblement les 20 km/h de moyenne, ainsi va la vie en Guinée, il faut avoir le temps sur la route. Une courte ballade nous emmène vers des échelles faites de lianes et de bambou, qui permettent d’escalader la falaise plutôt que d’en faire le tour. C’est vertigineux !
On continue la super piste, et là on file un coup de main à deux locaux qui sont bien embêtés avec leur bonne vieille Renault 21, ils n’arrivent pas à gravir la pente trop raide. Et en plus, ils n’arrivent plus à démarrer. Si on ajoute à cela un amortisseur qui est sorti de son axe, une petite fuite de gasoil, un pneu avec la ferraille apparente et le pare-brise cassé, on se demande jusqu’où ira cette voiture… Et bien, on les tire en haut de la côte, encore un peu pour qu’ils redémarrent, et ils nous annoncent leur destination : Conakry, à environ 400 km de là ! Nous ne saurons pas si ils y sont arrivés mais en tout cas ils ont tout de même réussi à nous suivre quelques km sur cette piste.
Quant à nous, nous nous arrêtons aux chutes de Saala. Et nous y retrouvons quelques têtes connues : Omar et Sandra, nos deux cyclistes allemands, ainsi que Léo, Camille et Séb, qui ont pris une route légèrement différente de la notre. Au programme durant 3 jours : baignades dans une superbe piscine naturelle, farniente, parties d’échecs, yoga, et cascades ! Que demander de plus ?
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et surtout nos gardes-manger. Les réserves sont vides et nous devons quitter ce lieu paradisiaque. Une fois les courses faites on s’installe pour notre bivouac du soir quand ont aperçoit non loin de là de grandes flammes. Bon on y garde un œil, mais au fur et à mesure que la soirée avance le feu se rapproche de nous, c’est décidé on lève le camp on va s’installer un peu plus loin. Des feux de brousses comme celui-ci on en avait déjà vu quelques uns de loin, mais jamais d’aussi près, et ne sachant pas vraiment si c’est maîtrisé ou non nous préférons jouer la sécurité.
Nous passons dans la ville de Pita, pour demander l’autorisation de visite des chutes de Kinkon. Elles sont situées proches d’une centrale hydroélectrique et l’accès est gardé par des militaires qui sont connus pour réclamer un petit billet pour l’entrée, bien que le site soit totalement gratuit. Malgré l’autorisation, le militaire en place ce jour nous demande 20 000 francs guinéens par personne (2,20€). La somme est certes dérisoire mais totalement injustifiée, et hors de question pour nous d’encourager toute corruption ! On discute tranquillement sans s’énerver et là le militaire se lance dans des justifications trop longues pour être crédibles, puis il baisse le prix… Ce qui nous assure encore plus dans le fait que l’accès soit gratuit. Finalement il nous laisse passer quand on lui dit qu’on ne souhaite pas payer. On l’aura mérité notre baignade !
Nous sommes rejoins par Séb, Léo et Camille, ainsi que Patrick (rencontrés aux chutes de Saala) pour nous rendre à celles de Kambadaga. Certainement les plus belles de la région, et on peut admirer ces doubles chutes de plusieurs points de vues.
Nous bivouaquons deux nuits au bord de la rivière, et allons faire un petit tour au niveau du pont suspendu non loin de là. Impressionnant mais quasi plus utilisé, les locaux (et nous) préfèrent traverser la rivière à gué, et quand on voit le pont on comprend bien pourquoi.
La suite c’est presque du classique Fouta : d’autres chutes, celles de Mittiwol et celles de Dintin, qui figurent parmi les plus hautes d’Afrique de l’Ouest.
Arrivés à la ville de Dalaba nous visitons quelques sites intéressants dans et autour de la ville, à commencer par la case à palabre, construite en 1936, qui servait de lieu de réunions et où des sujets très importants, comme celui de l’indépendance de la Guinée notamment, y furent discutés.
Juste à côté et dans le même site se situe la villa Jeannine, ancienne résidence des différents gouverneurs de l’Afrique Occidentale Française.
Puis petit tour dans la campagne environnante, avec le site du pont de Dieu, un pont naturel enjambant une petite rivière.
Après ce très agréable intermède
d’une petite quinzaine de jour dans une (relative) fraîcheur, nous
devons nous attaquer à un morceau que nous redoutons depuis quelques
temps : la capitale de Conakry, sa circulation, sa pollution,
enfin bref rien d’attirant mais passage obligé pour la récupération
de différents visas… Que l’aventure continue !
Ouaou ! Le Fouta tel que je l aime et que j aime à le faire découvrir. Merci de ce partage je partage de suite.