Rif, cote méditerranéenne et Moyen-Atlas

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L’entrée au Maroc depuis l’enclave espagnole de Ceuta était plutôt simple. Une (très) légère fouille de la voiture, quelques questions (avez vous des armes ? Un pistolet ?) Et nous voilà sur les routes marocaines.

Notre premier arrêt sera la ville de Tetouan où nous visitons l’école d’artisanat. En période scolaire, il est possible d’y voir les étudiants travailler malheureusement, nous arrivons une semaine trop tôt. Nous tombons sur deux professeurs, l’un spécialisé dans le bois et l’autre, dans le travail du métal, qui nous expliquent avec passion leur métier.

 

La visite de Tetouan se poursuit par la médina, dans laquelle nous serons vite perdus et au bout d’un peu d’errance, nous retrouvons la sortie et la porte principale. Nous décidons donc de nous diriger vers un endroit où il est plus facile de garder ses repères : la plage. Petit service de location de parasol sur place, c’est parfait. Enfin un gros point noir, comme à beaucoup d’endroits au Maroc : la présence de déchets un peu partout.

Porte d'entrée de la médina

Nous nous éloignons un peu de la côte pour pénétrer dans le Rif et le parc national de Talassemtane, à Akchour précisément. Une ballade nous fait remonter le long des gorges jusqu’à atteindre une formation géologique impressionnante : le Pont de Dieu.

Tous les endroits à peu près plats le long du parcours sont aménagés par des petits cafés servant thés et Tajine, souvent les pieds dans l’eau. Eau par ailleurs très froide mais, nous ne refusons pas une (courte) baignade.

 

Nous sommes très proches de Chefchaouen, ville que nous avions visités en 2019 en famille, c’est l’occasion d’y retourner, mais cette fois sous un grand soleil. La ville est toujours superbe avec le bleu caractéristique de sa médina.

 

La suite de la route est quelque peu surprenante. Pour rejoindre notre prochaine étape, c’est à dire, retourner le long de la côte vers la petite ville de El-Jehba, nous devons traverser toute la chaîne du Rif. Qui dit traversée de la chaîne du Rif dit également traversée de plantations de cannabis. C’est ainsi que dans tous les villages où nous passons, les gens nous font de grands signes en nous disant « Hashish » ou « Chocolat ». Deux voitures iront même jusqu’à nous suivre pendant plusieurs kilomètres en nous klaxonnant et faisant des appels de phares pour nous en proposer à la vente.

A deux doigts de ramener une fleur pour maman

 

Une fois ce passage que nous pensons terminé, il est plus que temps pour nous de trouver un endroit pour dormir et, nous nous installons en bordure d’une rivière asséchée. Nous sommes bien visibles de la route mais tant pis. Alors que nous dormons profondément, une voiture descend près de nous, des hommes en sortent et nous réveillent ! C’est la police du coin qui nous demande de ne pas rester là, apparemment pour notre sécurité. Ils nous escortent à un endroit sûr un peu plus loin, mais clairement pas idéal : juste au pied d’une mosquée. Et ce qui devait arriver arriva : réveil bien matinal au doux son du muezzin.

Sous bonne escorte

 

Après cette nuit trop agitée nous décidons de passer une nouvelle journée plage, juste à côté de la toute petite enclave espagnole de Penon de la Verez.

 

Puis le soir venu, bien en place au calme à quelques kilomètres de la plage, au milieu de nulle part, une patrouille de police / gendarme débarque et nous demande de nouveau de partir, de nouveau pour notre sécurité. Après une petite discussion avec l’agent on a des vrais doutes sur l’insécurité de l’endroit et on comprend qu’ils ont surtout peur qu’il arrive quelque chose aux touristes.

Nous quittons définitivement la côte Méditerranéenne en direction du sud, et le parc national de Tazzeka. Nous espérons visiter le gouffre de Friouato, une cavité de 20 m de diamètre et plus de 200 m profondeur, mais celui-ci est fermé pour travaux depuis plusieurs années. On se rabat donc sur les jolis paysages du parc, avec de grands plateaux semblables à des steppes ou des forêts de pins plus en altitude.

 

La proximité de Fès nous incite à y aller, pour refaire un tour dans son labyrinthe qui lui sert de médina, et également parce que c’est la dernière ville importante que nous allons traverser avant Marrakech dans quelques semaines. On arrive donc à ne pas (trop) se perdre et à profiter de la fraîcheur des ruelles.

 

Nous visitons également Sefrou, petite ville tranquille réputée pour son artisanat, en compagnie de Saïd qui nous fait faire un petit tour.

 

Après plusieurs jours à beaucoup bouger, on s’installe pour deux jours au milieu de la forêt du parc national d’Ifrane. Un endroit super calme, où nous ne verrons personne mis à part quelques singes que nous aurons du mal à approcher.

 

Ces singes là étaient timides, mais pas les suivants ! De nombreux singes sont habitués à être proches de l’homme, et nous en croisons des dizaines et certains qui n’hésitent pas à grimper sur notre voiture.

 

A Azrou, la ville voisine où nous nous arrêtons pour faire quelques courses, nous croisons Laïla, une marocaine vivant en France, qui après quelques minutes (secondes?) de discussion nous invite le lendemain chez sa mère Fatima pour un couscous. Il s’agissait d’un piège bien évidemment, le couscous n’étant qu’un leurre pour nous faire également manger un poulet, des olives, du pain, une tartinade d’aubergines, des crêpes… le tout arrosé de litres de thé au sucre.

C’est le ventre lourd que nous les quittons en fin d’après-midi, après avoir reçu une nouvelle démonstration d’hospitalité, pour rejoindre les sources de Oum Rabia, puis la ville de Midelt après avoir traversé des montagnes très isolées habitées par quelques campements de bergers berbères.

 

Le village d’Aouli, situé à quelques kilomètres au dessus de Midelt, a été construit par les français pour héberger le personnel de la mine voisine, en activité de 1912 à 1975, pour l’exploitation notamment du plomb, du cuivre et de l’argent.

Une galerie longue de 1500 m

 

 

Si une partie du village est abandonnée, certains vestiges de l’activité de la mine restent visibles, comme la piscine et le cinéma utilisés par le personnel de la mine. Environ 300 personnes y travaillent toujours, et cherchent quelques minéraux ou métaux précieux qu’ils pourront revendre par la suite.

 

 

Un nouvel arrêt à Midelt et son souk hebdomadaire pour faire le plein de provisions, et nous attaquerons ensuite une autre partie du Maroc : le Haut Atlas, et surtout un lieu qui nous fait rêver depuis longtemps : le Sahara.

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