Nous rentrons au Togo avec l’idée de n’y passer que quelques jours, en le traversant d’ouest en est par le centre du pays, puis redescendre vers la côte depuis le Bénin. Mais à peine rentrés, nos plans changent : la police aux frontières nous informe qu’il nous faut passer par la capitale, Lomé, pour apposer le sticker du visa dans nos passeports. Mais quel est donc l’intérêt du e-visa ? Encore une belle contradiction à l’africaine.
Juste après le passage de la frontière, nous nous arrêtons à la chute de Tomegbe. Pas de baignade malheureusement, du fait de l’énorme orage de la nuit précédente.
Nous passons ensuite deux nuits dans le village de Sanguéra, afin de nous rendre à Lomé et récupérer notre passeport le lendemain.
Nous longeons la côte pour rentrer directement au Bénin. Nous ne souhaitions pas remonter dans le nord du pays pour éviter un détour trop important. Un peu de regret de passer en coup de vent, mais nous avons toujours le Nigéria en ligne de mire, et les plans pour le traverser se précisent. C’est ainsi que nous rentrons à Cotonou avec des objectifs clairs : récupérer (encore !) une CB à DHL, ce qui sera fait rapidement, et surtout faire notre visa pour le Nigéria. Mais avant cela, petite visite de la ville. Nous passons à côté du palais présidentiel et de la place des Amazones.
Puis, nous passons la soirée à l’Institut français de Cotonou, où un jeune artiste nous présente quelques-unes de ses œuvres réalisées au bic !
Nous assistons ensuite à une projection de trois courts métrages d’animation réalisés par de jeunes Béninois. Nous en apprenons beaucoup en quelques minutes sur des sujets différents : le premier film traite des tensions entre les agriculteurs et les éleveurs dans le nord du pays en période de transhumance. Le second aborde la manière dont les Béninois sont perçus dans les autres pays africains : comme des sorciers dotés de grands pouvoirs vaudous, capables d’ensorceler n’importe qui. Et le dernier parle avec nostalgie du temps où il existait des gares et des trains dans le pays.
Le lendemain, nous arrivons à l’ambassade du Nigéria pour faire notre visa. En théorie, il faut payer en ligne (88 $), fournir toute une série de documents (itinéraire, réservation d’hôtel, lettre à l’ambassadeur, lettre d’invitation…), et revenir après une semaine récupérer le passeport. De plus, le visa doit être délivré dans notre pays d’origine, ce qui est bien sûr la plupart du temps impossible pour les voyageurs au long cours comme nous. En pratique… Eh bien, il suffit de se rendre à l’ambassade, la fleur au fusil, de rencontrer l’ambassadeur, de payer le visa au prix fort (225 € ici) et d’attendre 20 minutes. Bien évidemment, une partie de cette somme va directement dans sa poche, mais c’est la seule ambassade d’Afrique de l’Ouest, avec celle de Gambie (où nous ne sommes pas passés), à délivrer le visa.
C’est donc nos porte-monnaies bien allégés que nous nous dirigeons vers la ville d’Abomey, bien connue pour le vaudou. Le vaudou est une religion mêlant rituels, danses, cérémonies et usages de fétiches pour communiquer avec les esprits, soigner des maladies, guérir du mauvais sort ou, parfois, en jeter. Assez difficile à appréhender pour des novices comme nous, mais on comprend vite que cette religion occupe une place très importante dans la vie de la plupart des Béninois.
Nous rejoignons Aurélien et Orane, qui ont pour projet d’assister à une cérémonie vaudoue le soir même. Le guide nous briefe rapidement, et nous nous rendons dans un village non loin de là. Le guide a négocié un prix de 40 000 CFA pour le groupe (60 €), mais finalement, cela ne convient plus, et il nous est demandé 70 000 CFA. La situation devient un peu tendue, et nous n’assisterons pas à la cérémonie. Nous apercevons tout de même les prêtres vaudous, arrivant dans leurs tenues, et observons comment ils « jouent » avec le public. D’après ce que nous avons compris : si on ne les provoque pas, ils restent tranquilles. Mais pour que l’ambiance soit plus animée, des jeunes s’amusent à les « chicoter », et là, le prêtre s’énerve, courant après eux pour tenter de les fouetter ou de les frapper avec un bâton. Gare à celui qui se fait attraper, car c’est mauvais pour lui ! En effet, dès que le prêtre se met à courir, tout le monde semble effrayé.
Nous sommes ensuite redirigés vers une autre cérémonie, dite « princière », où les descendants des rois exécutent une danse rituelle. Beaucoup plus calme, mais également moins intrigante que la précédente.
Après une nuit chez Edith, une Béninoise pleine de bonne humeur qui tient un petit hôtel, nous attendons notre rendez-vous avec le guide pour une visite de la ville et de quelques sites vaudous.
Nous nous installons sous les arbres pour pique-niquer et nous nous rendons vite compte que nous sommes sur le chemin de l’école. Nous recevons donc la visite de nombreux petits curieux, très intéressés par les cheveux de Leslie, et même son nez !
Nous rejoignons ensuite notre guide, qui nous emmène au premier site : le marché vaudou. Il faut avoir le cœur bien accroché : crânes de singes, chauve souris séchés, oiseaux séchés, peaux de serpents, têtes de crocodile ou de léopard… Le choix est vaste. Il se murmure même que, sur demande spéciale, il est possible d’obtenir des fétiches plus rares, comme des restes de lion. Ces objets peuvent servir à la guérison, à la protection, à la vengeance, à la prospérité ou encore à la communication avec les ancêtres… Ce genre de pratiques favorise bien sûr le braconnage.
Changement d’ambiance en arrivant devant le couvent des prêtres vaudous, avec son entrée en forme de gueule de panthère et ses nombreux bas-reliefs. L’entrée y est interdite aux non-initiés !
Juste à côté, nous découvrons le temple du Caméléon, où se déroulent des messes vaudous chaque semaine.
Nous terminons par la visite de deux palais royaux, sans grand intérêt architectural. Après une seconde nuit sur place, nous repartons vers Cotonou afin d’organiser notre traversée du Nigéria. C’est l’occasion de faire nos adieux à Sébastien, avec qui nos routes se croisent depuis la Guinée-Bissau. Lui repart vers le nord, tandis que nous poursuivons notre route vers le sud.
Une dernière réparation mécanique, avec l’aide d’Aurélien, bien mieux équipé que nous, et c’est parti pour le pays tant redouté par tous les voyageurs : direction le Nigéria !
Sur les dernières photos, on a l’impression que c’est Leslie qui a marabouté Jérôme …
Bon voyages à vous deux !
Biz de ch’Nord
Super !
Bon j’ai rattrapé mon retard !
C’était intense mdr
Petit passage express mais intéressant !
La chance vous avez réussi à immortaliser le passage dans le marché vaudou!! Et le temps panthère est trop canon!!!
On attend avec impatience le récit de la traversée du Nigeria!! On croise les doigts!
Beau périple. Pourquoi aller au Nigeria ? Pourquoi ne prendre un bateau jusqu’au Cameroun 🇨🇲. Donner des nouvelles rapidement on pense à vous. Bisous de Veere où nous sommes en week-end. On y etait ensemble la fois d’avant. Bises alix et lolo
Chouette, des nouvelles toutes fraîches 😊 très intriguants ces rites vaudous!